La prise en charge des problèmes psychologiques
L’infection par le VIH a des retentissements psychologiques évidents et largement reconnus aujourd’hui. Ils varient suivant les étapes de la maladie, en fonction de l’impact du VIH et des traitements sur la santé, de l’environnement et de la qualité de vie de la personne infectée.
Il existe aujourd’hui des multitudes de situations, que les personnes soient atteintes depuis une vingtaine d’années ou découvrent leur séropositivité, qu’elles soient bien intégrées ou accumulent des problèmes sociaux (emploi précaire, situation de sans-papiers)…
Le premier retentissement concerne l’acceptation du diagnostic de séropositivité avec des conséquences sur la santé, les relations familiales, amicales ou professionnelles et des incertitudes face à l’avenir.
Ces problèmes peuvent réapparaître lors de la progression de l’infection : altération des bilans, mise sous traitement ou changement de traitement, survenue de maladies opportunistes, échec thérapeutique…
Ils sont d’autant plus pénibles à supporter que la maladie et les traitements entraînent une fatigue accrue, des baisses de forme physique, des troubles de certaines fonctions (motricité, gêne due aux troubles digestifs, sexualité, perte de goût et odorat…) qui se répercutent sur le moral.
Ces caps peuvent être particulièrement difficiles à passer lorsqu’ils surviennent lors d’une période de fragilité accrue : état dépressif, troubles du sommeil, rupture sentimentale, exclusion, précarité, consommation excessive de drogue, d’alcool... .
Parce que l’on se sent mal et aussi incompris, on peut avoir le réflexe de s’isoler des autres, de se replier sur soi, et de s’aimer encore moins. On se place alors dans une spirale négative…
Les conséquences d’un mal-être psychologique persistant sont bien sûr différentes d’une personne à l’autre.
Mais des études ont montré que la dépression a des conséquences négatives sur l’observance du traitement (prise régulière des médicaments) : plus on est mal, plus il est difficile de trouver la force de prendre son traitement.
De plus, le mal-être psychologique peut favoriser l’émergence de conduites à risque.
Par ailleurs, certaines personnes refusent toute relation affective et se replient sur elles-mêmes. D’autres prennent des risques lors de rapports sexuels non protégés.
De plus, l’état de santé physique étant en relation étroite avec l’état de santé psychologique, toute perturbation de l’un a des conséquences directes sur l’autre, et vice-versa.
Toute personne touchée par le VIH peut bénéficier d’un accompagnement psychologique.
Il existe des organisations capables d’apporter le soutien nécessaire, soit par le partage d’expériences avec des personnes étant « passées par là » dans des groupes de parole, soit grâce à l’aide de psychiatres ou de psychologues spécialisés dans ce domaine, soit, plus simplement, dans le cadre de structures d’écoute et de dialogue.
L’entourage peut également bénéficier d’un tel accompagnement.
Vous pouvez enfin trouver de la documentation sur la dépression (un dépliant et un livret) sur internet, ainsi qu’un descriptif des symptômes de la dépression.
Dans tous les cas, dès que vous avez des doutes ou des craintes, et dès que vous notez une baisse de motivation pour vous battre contre le virus, n’hésitez pas à demander du soutien. La démarche peut être simple et rapide à réaliser.